19/10/2009

De retour de Paris web

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Paris Web 2009Paris Web 2009 est terminé… Vive Paris Web 2010 ! Les 2 jours de conférence ont été un énorme condensé de qualité, de bonnes pratiques, de standards et de bonne humeur. Tout d’abord, je souhaite donner un grand coup de chapeau à toute l’équipe de Paris Web. Ils ont abattu un travail énorme pour nous assurer un cycle de conférences d’une exceptionnelle qualité. Jugez plutôt, pas moins de 43 orateurs se sont relayés dans 2 amphithéâtres et 16 ateliers. Et pas des moindres :

  • l’inénarrable et inébranlable (il a été orateur à tous les Paris Web depuis leur création !) Daniel Glazman, co-chairman du Working Group CSS au W3C
  • la pétulante Molly E. Holzschlag d’Opera Software et accessoirement éminent membre du Working Group CSS et expert au Working Group HTML
  • Tristan Nitot, jamais avare de bons mots, président de Mozilla Europe
  • le globe-trotter, Karl Dubost, ancien employé du W3C et Directeur technique chez Phéromone
  • le réjouissant Charles McCathieNevile, chief Standards Officer chez Opera Software
  • la charmante Amélie Boucher, ergonome reconnue pour ses travaux et son très bon livre sur l’ergonomie des sites web
  • Eric Daspet, responsable innovation et consultant chez SQLi mais surtout évangéliste d’un web ouvert, expert francophone en PHP et un des pères fondateurs de Paris Web
  • et j’en oublie mais la liste complète se trouve sur le site de Paris Web

Finalement, tout le beau monde de l’Open Web était présent. Alors que retenir de ces 2 jours de conférence ?

  1. Parmi les infos exclusives divulguées, une est particulièrement ressortie et a notamment marqué les esprits : la prédiction de Daniel Glazman ! Selon lui, et je suis tout enclin à le croire, IE 6 sera devenu une part négligeable du marché des navigateurs en mai 2010 et aura complètement disparu en mai 2011.  Je ne sais pas sur quels chiffres il s’appuie mais je le crois, la courbe d’utilisation IE6 va dans ce sens. Cela rejoint les estimations que j’avais faites et sur lesquels nous basons nos cadres d’évaluation. Au final, est-il encore opportun de perdre du temps, de l’énergie et donc de l’argent sur la compatibilité multi-navigateurs en y incluant IE6. Je suis un fervent défenseur de l’arrêt du support d’IE6 (et au moins dans un premier temps du support partiel que j’appelle souvent “dégradation propre”) et ce pour 2 raisons :
    • les utilisateurs d’IE6 le sont sur leur lieu de travail donc pas forcément dans la cible directe d’une application web (sauf cas des intranets antédiluviens ou d’application de type B2B particulière) et finalement, dans notre métier, nous avons une responsabilité importante vis à vis des utilisateurs (je ne parle pas que de nos clients mais bien de l’ensemble des internautes), à savoir, engager un processus pédagogique d’évangélisation et de sensibilisation à la qualité finale de l’expérience utilisateur qu’ils sont en train de vivre. Rendre compatible une application web avec IE6 est une contrainte forte à la créativité et à l’innovation, en plus d’être une aberration commerciale !
    • sinon, il s’agit d’un choix délibéré de leur part et il convient de se poser la question de savoir si ils font vraiment partie de la cible de notre projet et si par conséquent il est opportun de dépenser une fortune pour rendre notre application compatible avec ce navigateur en sachant que le ROI n’est absolument pas assuré. Cette cible et son coût d’acquisition intéresse-t-elle vraiment notre client ? Je ne crois pas tant les coûts de mise en compatibilité deviennent exorbitants avec la complexification des applications web.
  2. Nous avons un devoir d’éducation, au sens pédagogique, envers les internautes. Il convient de leur fournir un produit de qualité, respectueux des standards (et j’y tiens), accessible et interopérable.
    Mais avoir une action pédagogique ne signifie pas simplement fournir un produit aux standards mais également orienter l’utilisateur final vers une interface qui lui offre la bonne (sinon la meilleure) expérience utilisateur. On en revient à l’infatigable débat sur IE6 qui gangrène les développeurs web depuis 8 ans et qui continue à brider l’innovation technologique des applications web :  le lissage par le bas ! Un des leitmotive de ce Paris Web 2009 fût donc l’abandon pur et simple d’IE6. Oui… facile à dire ! Cependant la réalité du marché est celle qui nous fait vivre, on ne peut pas encore dire à nos clients qu’on ne supportera pas ou peu (mode dégradé)  IE6 dans l’application qu’on est en train de lui construire sans qu’il y ait des grincements de dents.
  3. L’avenir des standards nous promet de belles choses. La conférence de Tristan Nitot et de Paul Rouget fût à ce point magistrale que toute l’assistance en fût bluffée. En effet, hormis le sketch bien huilé (et parfois comique) de 2 geeks qui se respectent et s’admirent mutuellement, la démonstration technologique HTML5/CSS3 (certes sur un Firefox 3.7 en pré-alpha) a scotché l’ensemble de l’assemblée : détection de l’accéléromètre dans le navigateur, filtres CSS sur des vidéos et sur du canvas 3D… Ces technologies laissent augurer d’un web plus puissant, plus interactif et plus ergonomique… que du bonheur !
  4. La conférence d’Amélie Boucher a également été source de bonnes pratiques en ergonomie des sites e-commerce.  Elle a rejoint en divers points l’avis de Thierry Rousseau sur l ‘amélioration des taux de conversion. Amélie est une fervente adepte (et je la comprends) de l’A/B testing pour s’adapter pleinement à sa cible.
  5. De manière générale, j’ai été satisfait de l’ensemble des conférences dans la mesures où les pratiques et technologies citées sont des chemins que nous abordons quotidiennement chez groupeReflect et sur lesquelles nous cherchons à avoir une vision lointaine pour nos clients.

Pour conclure : une manifestation excellente en tous points. Par des professionnels, pour des professionnels. Le seul regret que je puisse y voir, c’est qu’il faille attendre une année pour y retourner et recharger les batteries !

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