04/08/2008

La communication sur le web, c'est du sérieux, qui en doutait encore ?

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Il y a quelques jours, écoutant France Info, j’assistait à un dialogue un peu surréaliste. Il se trouvait que des Universités avaient été mises en cause par le syndicat étudiant UNEF à propos de “frais d’inscriptions illégaux”. Un des présidents d’universités concerné arguait du fait qu’il avait supprimé ces frais, sauf qu’ils figuraient malheureusement encore sur le site web de son établissement, ce qui n’était pas très grave à ses yeux, considérant visiblement que ce que son site web affichait n’avait pas de caractère vraiment officiel. Il fallu beaucoup de persuasion du journaliste pour lui faire admettre qu’au jour d’aujourd’hui c’était un peu fort de café ! Au moins, ça en éclairera d’autres, tellement des fois on redescend bien bas sous les taupes sur ce sujet.
Mais ce n’est pas le propos. Car outre que les étudiants et d’autres prenaient pour parfaitement officiel le contenu de pages pas à jour, cela a évidemment alimenté à l’envie un paquet de discussions sur le web, discussions réapparues à la surface via l’action de l’UNEF. À l’absence de fiabilité informationnelle s’est doublé celle d’une veille qui aurait été bien pratique pour anticiper la crise et éviter de se faire ridiculiser sur France Info.
Mais le mieux aurait été de permettre directement la discussion sur ce fameux site. Comme ça, ils auraient découvert la boulette directement.
Nous qui baignons dans le web social, nous savons bien que, quand on ne permet pas la discussion, elle se produit inévitablement ailleurs. On peut vouloir s’éviter de manager le dialogue, de faire cette économie, mais c’est mettre la tête dans le sable et ignorer la réalité du monde dans lequel on vit.
Alors histoire de se dire que le web, c’est sérieux, il faut jeter un oeil avisé à la recommandation dont vient de se fendre rien moins que la SEC (le gendarme des marchés US). Elle y dit que la publication sur un site web ou la prise de parole officielle sur un blog vaut communication fiable et viable à ses yeux. Elle dit aussi des choses comme le fait que les documents proposés en téléchargements sur les sites officiels n’ont pas lieu d’être doublé de versions imprimées et surtout, comporte un volet tout ce qu’il y a de plus croustillant concernant ce qu’il faut penser des commentaires, liens vers des tiers et autres discussions sur les réseaux sociaux. Que du bien en l’occurence. Illustration on ne peut plus claire : la SEC utilise Twitter ! Dans le détail, le mieux est encore de lire l’excellente synthèse sur IRWebReport.
Il y a un gros débat pour savoir quel est le jalon franchit par le web avec cette recommandation. Elle ne change pas vraiment les règles, mais elle a le mérite de les entériner dans la pratique, de libérer les consciences, et c’est beaucoup.
Voilà au moins un cadre clair et j’aimerai vraiment beaucoup que ce type de recommandation trouve déclinaison de ce côté-ci de l’Atlantique.

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