30/07/2008

Du média jusqu'à l'individu

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

La petite crise existentielle par laquelle vient de passer le miscroscosme des blogueurs historiques a l’avantage de mettre en lumière deux ou trois choses utiles à la compréhension des choses.
La principale à mes yeux est d’avoir définitivement acté le caractère médiatique de ce dans quoi nous baignons et tourné la page d’une dychotomie d’avec les médias. Dans la page de résultat d’une recherche Google, il n’y a jamais eu de distinguo. Du point de vue de l’internaute lambda, elle n’existe que dans la compréhension d’un positionnement particulier à un canal qui lui offre à accéder à une information et à réagir si l’envie lui en prend. Etre ou ne pas être dans le classement Wikio relève du positionnement relatif à la typologie de média que reflète ledit classement. L’outil n’a jamais conduit la stratégie.
Les médias traditionnels se sont appropriés les modalités participatives. La socialisation des médias est un fait, c’est devenu une simple composante du modèle, tant du point de vue business que de la transformation des valeurs. À l’inverse, Le web est social est il étend l’univers médiatique bien au-delà de la notion de média au sens classique. Ça, c’était au siècle dernier.


Les blogs et plus largement les sites médias autorisant les commentaires ne sont plus LE lieu des conversations, mais un parmi d’autres. Ils ne l’ont d’ailleurs jamais vraiment été et c’était un beau hold-up que d’avoir fait oublier ces bon vieux forums et communautés virtuelles. L’idée de blogosphère, c’était cependant bien de pouvoir disposer d’une vue et d’une capacité à suivre les discussions et leurs discoureurs avec eux. Représenter les choses a accéléré le changement et c’est à mon humble avis ce qui nous a notamment amené au web social que nous connaissons et qui, après avoir éclaté un peu plus le spectre des conversations, essaye aujourd’hui de le réagréger autour des individus eux-même, avec force OpenSocial, Connect et autres dynamique de standards. Ce mouvement était très dynamique au début de cette année, il s’est un peu embourbé, en tous les cas il est en attente de résultats.
Cela dit, ce recentrage annoncé sur l’individu, et sa représentation en flux de ce qu’il dit, nous ramène d’une certaine façon aux blogueurs. Un de leurs problèmes est en effet le conflit existentiel qui met face à face la marque-média incarné par leur blog et eux-même. Transnets a d’ailleurs publié un excellent témoignage en ce domaine. Avec l’avènement des friendfeeds, on recrée une sorte de représentation. Maintenant, le feed lui-même se discute aussi et on peut d’ailleurs se demander si ça a du sens. Est-ce bien utile de pouvoir tout commenter ? ne retombe-t’on pas dans le travers de guider les choses par des outils là où il faudrait s’interroger sur les buts ? J’ai bien peur que oui.
En attendant, le feed devient un quasi-support média et il intègre maintenant une voie retour. Un autre truc à suivre si l’on veut espère encore maîtriser un tant soit peu son moi online. Votre profil est bien une marque-média, mais en doutiez-vous ?

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