26/05/2008

La génération Y montre le chemin

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Il est vraiment bien l’article de Sarah Perez sur la Génération Y (ceux qui sont nés entre 1983 et 1997). Il est une éclairante illustration du changement à l’oeuvre et surtout, il casse quelques idées reçues simplistes et rabaissantes sur cette génération.
Je ne sais pas vous, mais pour ma part, à propos des utilisateurs du web et de ce qui s’y passe, j’entend régulièrement que le web resterait le terrain de jeu des jeunes, des CSP+ de moins de 30 ans, de gens fondus d’informatique, de cette génération Y en fait. C’est très réconfortant de penser que, oui ça change, mais qu’il y a encore du temps, voire qu’il faut attendre de les voir un peu adulte et plus sages. Sauf que le web n’est pas peuplé que de geeks, de moins en moins en fait. D’ailleurs ce qui frappe avec les jeunes, c’est qu’ils se fichent de la technologie, ils s’en servent et c’est tout. Et puis les plus anciens de cette génération ont maintenant plus de 25 ans. L’âge de prendre des responsabilités.


Ceux de la Génération Y partagent des valeurs, ils ont une conscience collective, ils ont conscience de leur collectif. Ils sont très actif sur les réseaux sociaux et ce n’est pas juste pour des banalités. Les récentes études ont montré que le besoin de maîtrise de leur image et des messages est au coeur du fait que presque 55% d’entre eux sont socio-numériquement très actifs. Les approches médiatiques sont juste un show et ce qui s’y dit vient buter contre la réalité qui s’est dessinée sur le terrain. Sur cette génération là, et contrairement aux idées reçues simplistes qu’on veut leur accoler, le discours médiatique n’a qu’une portée très limitée. Il est immédiatement disséqué et confronté aux points de vues et à l’expérience, quand il ne butte pas d’emblée sur un avis déjà construit et même si cet avis nous dérange. Les jeunes pensent différemment, ne fonctionnent pas comme nous, fabriquent déjà un monde où les choses se passent différemment.
Alors, oui, c’est sûr que ça secoue un peu, mais pas tant que cela en fait. Le marketing doit s’adapter, le management aussi, mais finalement on s’en tient simplement à d’autres modes de dialogue et d’interaction, d’autres manières de faire les choses. Si changement il y a, il est surtout productiviste, il se traduit par une sorte de nouvel échelon de performance sociétal. Cela n’empêche pas que cela secoue les positions établies, que cela crispe certaines industries ou pouvoirs, mais l’impact est marginal, pas global. Ainsi cette semi-révélation à forwarder d’urgence au Palais Royal, c’est l’industrie du disque qui va mal, l’industrie musicale se porte comme un charme. C’est bien parce que ce n’est pas la révolution que les positions peinent à bouger, surtout dans un pays habitué aux soubresauts. Mais cela n’empêche pas les cartes d’être redistribuées, d’obliger à un changement dans les modes d’action car tout cela va vite, d’autant plus vite qu’à l’heure où l’on découvre que le réel devient de plus en plus cher, le numérique s’est déjà imposé comme l’élément central de la société de consommation à l’avenir. La génération Y montre le chemin bien plus que l’on ne le croît…

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