19/02/2006

Les DRM au coeur du débat

Author: Romain Dehaudt, Head of Revenue & Operations

Si ce n’était pas un sujet en soi, la montée en charge de la question des DRM est un effet collatéral direct du débat sur la DADVSI, on le retrouve aussi sur les discussion autour de SongBird. Bref, on en parle enfin ! Mais ce qui serait bien, ce serait de dépasser les postures un peu convenues et un peu trop manichéennes.

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D’entrée je le dis : si l’on regarde la réalité en face, le débat n’est plus de savoir s’il faut ou non des DRM. Elles sont là, leur nombre augmente, leur usage s’étend et il ne fait aucun doute que leur légitimité va être inscrite dans la loi, tout comme la directive européenne l’a déjà fait au niveau continental. Bref, changer la direction du train est maintenant difficile et il va falloir faire preuve de créativité pour apporter une alternative fiable à la question de la gestion numérique des droits, plutôt que de se taper la tête sur un mur dont le ciment est déjà sec.
Très en pointe sur le sujet, Tristan Nitot nous livre un florilège des DRM dans la vie courante et a même ouvert un appel à contribution pour recenser les méfaits de la bête. Il est évident qu’il y a plein de problèmes et qu’il est nécessaire de les combattre, mais c’est un combat si juste soit-il qui se situe au niveau du consommateur. Mon propos est de constater que les DRM ne sont pas apparues par la volonté du saint-esprit, mais pour répondre à un besoin : la gestion numérique de droits et que si l’on veut traiter le sujet, il faut lui apporter des réponses.
Nier la nécessite de disposer d’un outil de gestion des droits n’est en effet pas réaliste. Certes, il y a pleins de modèles et d’instruments juridiques très pertinents, comme les Creative Commons voire la licence globale, mais ces instruments ne répondent pas à tout. Il existe plein de situations qui requièrent de gérer, encadrer ou simplement de tracer des droits, sans parler du droit légitime de vouloir les gérer comme on le veut.
Je ne dis pas que les DRM n’enferment pas l’utilisateur dans un environnement d’usage contraignant, mais il faut aussi constater que cela suffit à quantités de consommateurs qui ne sont pas des conso-acteurs légitimement ulcérés par ce qui est à la fois une atteinte à leur liberté et d’autre part un frein au développement de solutions alternatives. Je ne dis pas qu’il faut baisser les bras, je dis simplement qu’il ne faut pas mélanger la nécessité d’avoir un instrument de gestion des droits et le fait que ceux actuellement utilisés ne sont pas satisfaisants.
Aussi, comme je l’ai déjà dis ici ou là, notamment en aparté de la DADVSI, si la communauté open-source est strictement conforme à ses dogmes de ne pas vouloir entendre parler des DRM, j’estime pour ma part qu’elle a tort de ne pas avoir déjà mis de l’eau dans son vin et intégré le sujet de la gestion numérique des droits dans sa feuille de route. Les mots sont porteurs de symboles, mais maintenant que “DRM” a fait son chemin, il faut faire avec.
Ça aurait été bien un outil de gestion des droits en open-source. Cela aurait permis de positionner une solution universelle et une alternative à la profusion de DRM propriétaires. Vous pensez évidemment à Miscrosoft et à Apple, mais Google s’est également mis à jouer lui-aussi pour ses services vidéo.
De grace, soyons constructifs et répondons à la question plutôt que de refuser celle-ci en même temps que les réponses existantes.

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